Comprendre la dépression post-partum

Cette semaine j'ai découvert un super  film documentaire qui explore en long et en large la question de la dépression post-partum. Le film s'intitule ''When the Bough Breaks'', et a été réalisé par trois femmes ayant vécu des dépressions post-partum. C'est malheureusement un sujet qui est encore tabou, et de nombreuses femmes en souffrent sans oser en parler, de peur de passer pour une ''mauvaise mère''.

La dépression post-partum est une dépression qui peut commencer pendant la grossesse ou après la naissance, et qui peut se manifester à différents niveaux, allant du ''baby blues'' à la psychose post-partum.

«Le syndrome du troisième jour est la forme la plus légère de la dépression post-partum. Il se présente habituellement entre le premier et le troisième jour suivant l’accouchement et se manifeste par des pleurs, de l’irritabilité, un manque de sommeil, des sautes d’humeur et un sentiment de vulnérabilité. Ces « blues » peuvent durer plusieurs semaines et on estime que 50 % à 80 % des mères les connaissent.
La dépression post-partum est plus débilitante que le syndrome du troisième jour. Les femmes qui en sont atteintes éprouvent les symptômes suivants : découragement, tendance à pleurer constamment, sentiment de ne pas être à la hauteur, culpabilité, anxiété, irritabilité et fatigue. Les symptômes physiques comprennent : des maux de tête, un engourdissement, des douleurs thoraciques et de l’hyperventilation. Une femme souffrant d’une dépression post-partum peut éprouver des sentiments d’ambivalence, de négativité ou de désintérêt envers son enfant. De tels sentiments peuvent avoir des répercussions négatives sur le développement du lien affectif qui unit la mère et l’enfant. Comme ce trouble est encore mal défini et peu étudié, il n’est pas toujours déclaré. On estime qu’il se manifeste dans 3 % à 20 % des accouchements. La dépression peut se présenter à n’importe quel moment au cours des six mois qui suivent l’accouchement et peut durer pendant plusieurs mois voire un an.
La psychose post-partum est un trouble relativement rare. Les symptômes comprennent le désarroi extrême, la fatigue, l’agitation, une modification de l’humeur, des sentiments de désespoir et de honte, des hallucinations, une allocution rapide ou la manie. Les recherches indiquent qu’il ne touche que 1 mère sur 1 000.»  Définition tirée du site de l'association canadienne pour la santé mentale. 
Il est temps qu'on sorte ce désordre psychologique du tabou. De prendre des mesures pour que la population soit au courant que c'est quelque chose qui arrive. De déculpabiliser les femmes qui en souffrent ou qui l'ont déjà vécu. De connaitre les signes pour pouvoir aider, ou le reconnaître chez soi. La majorité des femmes qui témoignaient dans le documentaire disaient ne pas connaitre ce phénomène, et donc ne savaient pas ce qui était en train de leur arriver. Ce qui fait qu'ensuite ça leur a prit beaucoup de temps avant d'aller chercher de l'aide, et malheureusement certaines ne demandent jamais d'aide, ne vont pas consulter, et souffrent en silence. Et dans certains cas plus rares, une dépression grave/non diagnostiquée peut virer en psychose et poser des risques sérieux pour la vie de la mère et de l'enfant. 
Plusieurs facteurs de risques ont été identifiés: antécédent de dépression, accouchement difficile, accouchement prématuré, niveau de soutien social de la mère, attentes par rapport à la maternité, l'âge et statut social de la mère, présence de plus de 2 avortements, antécédent de complications obstétricales, relation difficile avec le conjoint, femme seule, et présence d'événements/situations stressants durant la grossesse et l'accouchement. 
Sur une note plus d'opinion personnelle, je crois que si on offrait plus de support aux nouvelles mères, plus d'informations, plus de services pour les aider à gérer,  plus d'outils de dépistage et d'information pour prévenir avant même l'accouchement, les taux de dépressions diminuerait. 
Pour en revenir au film, qui est présentement disponible sur Netflix, je vous invite à le visionner si ce sujet vous intéresse. Il fait bien le tour du sujet et plonge dans la réalité de ces femmes. Seul bémol, à mon avis, ils ont omis de mentionner l'accouchement traumatique comme facteur de risque, malgré le fait que ce facteur soit majeur. Le film présente aussi de nombreux organismes qui oeuvrent à sensibiliser la population et aider les victimes et leurs familles à s'en sortir. 
Voici la bande-annonce: 

Sources: 
http://www.cmha.ca/fr/mental_health/la-depression-post-partum/#.WSMOn1L6fUo
http://www.postpartumprogress.com/how-many-women-get-postpartum-depression-the-statistics-on-ppd
LIPPMAN, Jamielyn, When the Bough Breaks, 2017, 93 minutes

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